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Centre intégré universitaire
de santé et de services sociaux du Centre-Sud-de-l'Île-de-Montréal

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Vaccination contre la rougeole  

Des cas de rougeole ont récemment été confirmés au Québec, dont plusieurs à Montréal. Dans le contexte d’une hausse du nombre de cas, la Santé publique rappelle que la vaccination demeure le meilleur moyen de se protéger contre la maladie. 

Pour en savoir plus sur la vaccination

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S’ouvrir à une vision différente du monde

2024_03_19_Actualite_Orthophoniste_Emploi
Zoé Laniesse, orthophoniste

Vous êtes orthophoniste? Vous avez envie de vous impliquer au CCSMTL? Sachez que de emplois sont disponibles pour vous, chez nous!

Découvrons le parcours de Zoé Laniesse, orthophoniste engagée au sein de notre Direction des programmes déficience intellectuelle (DI), troubles du spectre de l’autisme (TSA) et déficience physique (DP). 

Rédaction (R) : Bonjour Zoé. D’entrée de jeu, je ne te ferai pas de cachette. Pour moi, un ou une orthophoniste c’est une personne qui travaille la prononciation des mots avec des usagers. Est-ce que je résume bien? 

Zoé Laniesse : (Rire) Le métier d’orthophoniste est encore un peu méconnu. Le travail de l’orthophoniste ne consiste pas seulement à travailler la prononciation. 

Le champ de compétences des orthophonistes est bien plus large que ce que l’on croit. Il y en a qui travaillent avec des enfants qui ont un trouble de langage, d’autres qui se spécialisent dans la rééducation du langage à la suite d’un AVC ou un traumatisme crânien ou encore dans les troubles de la déglutition. En fait, les orthophonistes sont les spécialistes de la communication au sens large, du langage, de la parole ainsi que de la voix et de la déglutition. 

De mon côté, je travaille surtout avec des enfants qui ont un trouble du spectre de l’autisme (TSA) ou une hypothèse de TSA, avec ou sans retard global de développement. Les profils des enfants que je vois sont très variés. Je peux travailler avec un enfant qui ne parle pas et mettre en place par exemple des moyens de communication alternatifs tels que des gestes, des signes, des pictogrammes ou encore des applications de communication sur tablette. L’idée est de permettre à l’enfant d’avoir des moyens efficaces pour communiquer avec nous et de mieux nous comprendre. 

D’un autre côté, je peux aussi travailler avec des enfants qui parlent. Dans ce cas, je peux avoir comme objectifs par exemple d’améliorer leur compréhension, leur vocabulaire, leur prononciation, la longueur de leurs phrases ou encore leurs habiletés de communication sociale. 

Quelles sont les études que tu as dû effectuer pour devenir orthophoniste?

Z : Je suis née en France et j’ai fait mes études en Belgique. J’ai fait un baccalauréat en psychologie et sciences de l’éducation puis une maîtrise de deux ans en orthophonie. 
Durant ma dernière année de maîtrise, j’ai fait un stage dans un service de neuropédiatrie en milieu hospitalier auprès d’enfants ayant un trouble du spectre de l’autisme (TSA). J’ai tout de suite aimé travailler avec ces enfants que je trouve fascinants.

À quoi ressemble une journée de travail typique dans la vie d’une orthophoniste au Programme UnisSon? 

Mes tâches de travail varient d’une journée à l’autre. 

Je peux, par exemple, commencer avec évaluation du langage et de la communication d’un enfant. J’utilise surtout des jeux pour voir comment il me comprend et comment il communique. Par exemple, je peux faire des bulles et regarder si l’enfant pointe, s’il me regarde, s’il peut m’en demander encore ou s’il peut me demander de l’aide. Je peux aussi poser des questions au parent pour savoir comment son enfant communique au quotidien. Mon but est alors d’observer les forces et défis de l’enfant pour cibler des objectifs d’intervention que je pourrai travailler ensuite avec lui et son parent. 

Ensuite, je peux discuter d’un enfant avec d’autres membres de l’équipe. Le programme UnisSon compte des éducatrices spécialisées, des psychoéducatrices, des ergothérapeutes, des travailleuses sociales et une physiothérapeute. C’est le partenariat entre l’ensemble de ces spécialistes et les familles qui fait la force de l’équipe. Je peux aussi rencontrer l’intervenant ou intervenante pivot de la famille pour lui dire ce que je travaille avec l’enfant, pour intégrer les stratégies utilisées au CPE ou à domicile.

Puis, je peux avoir un suivi avec un enfant et ses parents, pour aider l’enfant à faire des phrases complètes. Je peux alors jouer à un jeu de poches et encourager l’enfant à commenter ce qu’on fait à l’aide d’une phrase complète. 

Je peux ensuite avoir un dernier suivi avec un enfant non verbal avec qui je mets en place un outil de communication sur tablette. Je peux alors utiliser un jouet musical ou lumineux qu’il aime et encourager l’enfant à me pointer l’image de ce jeu sur l’application afin qu’il me la demande. 

Les enfants sont toujours avec leurs parents. Mon rôle est d’offrir de la guidance parentale, d’aider les parents à appliquer les stratégies que je leur montre au quotidien.

Bien sûr, aucune journée ne se ressemble! Je peux aussi offrir un groupe pour parents qui ont un enfant avec un TSA ou une hypothèse de TSA. J’offre en ce moment le groupe Au-delà des mots (ou More than Words en anglais) du centre Hanen qui consiste à guider les parents, à les amener à appliquer des stratégies dans les routines et activités de leur quotidien pour stimuler la communication de leur enfant. 

En terminant Zoé, qu’aimes-tu de ton métier? 

J’aime beaucoup travailler auprès des enfants à besoins particuliers. J’ai toujours trouvé le TSA fascinant. C’est très enrichissant pour moi, en tant qu’humaine et professionnelle. Dans une société où l’on veut tout normaliser, ça nous oblige à s'ouvrir à une nouvelle vision du monde, à nous adapter.

Bien qu’il y ait des moments parfois difficiles comme dans tous les métiers, il y a des très beaux côtés dans mon travail. Par exemple, un enfant qui parle peu et qui va interpeller son parent pour la première fois en disant maman ou papa ça peut être assez magique. Ou encore un enfant non verbal qui va réussir à se faire comprendre en pointant une image, ça peut être émouvant de voir ça et de partager ces moments avec les parents.


1 Le Centre Hanen est une organisation canadienne à but non lucratif. Sa mission est de permettre aux parents et professionnels de transformer leurs interactions quotidiennes avec de jeunes enfants en opportunités pour développer leurs compétences sociales et langagières. Cela inclut les enfants qui sont à risque de présenter des difficultés langagières et les enfants qui ont un TSA.